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Bienvenue dans mon petit monde. Je dédie ce blog à tous ceux qui, comme moi, aimeraient que tout commence par " il était une fois...". De la lecture à l'écriture, il n'y a qu'un pas, dit-on. Certes, mais il n'est pas aisé à accomplir. Et à quoi servirait d'écrire si ce n'était que pour soi ? Alors, je vous propose de venir découvrir des extraits de mes livres, mes nouvelles et mes poèmes. Humour, tragédie, Fantasy, j'espère que vous trouverez un univers qui vous correspond. Et n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire. SOPHIE

J'AI A NOUVEAU RÊVÉ

J'AI A NOUVEAU RÊVÉ

Septembre 1989.

J’ai à nouveau rêvé de Diane et de la Gardelle, indissociables et entremêlées dans mes cauchemars, où toujours les mêmes visions, inlassablement, viennent me hanter : les murs de la Gardelle en feu, Diane m’appelant dans la nuit.

Cela faisait quelques jours que je ne m’étais pas réveillé ainsi en sueur et le cœur battant à tout rompre, habité par la seule image que j’emporterai maintenant avec moi jusqu’au bout, jusqu’à ma mort : Diane, prisonnière des flammes.

Mais j’ai parfois tellement peur d’oublier son visage, que je me sens presque soulagé de la retrouver, même comme ça.

Ces nuits-là, je n’ai plus qu’à me lever et attendre que le jour fasse de même.

J’allume une cigarette que je ne fume pas jusqu’au bout ; elle se consume lentement dans un cendrier, pendant que je me traîne jusqu’à l’aube du fauteuil du salon à la fenêtre de la cuisine, d’où je regarde sans vraiment le voir, le soleil affleurer la ligne d’horizon puis, s’en arrachant comme à regret, marquer le point départ d’un jour de plus sans elle.

J’ai réintégré mon appartement, mais je m’y sens maintenant comme en transit, sans plus aucun point de repère.

Lorsque je me regarde dans une glace, je me reconnais à peine : j’ai toujours été plutôt mince, mais là, avec tous ces kilos en moins, les yeux cernés, une barbe de plusieurs jours, j’ai une vraie tête de malade.

Fred est passé à plusieurs reprises ; la dernière fois, je ne lui ai pas ouvert et il a menacé d’enfoncer la porte. De guerre lasse, je lui ai dit d’aller au diable, mais il a sans doute raison : je vais finir par devenir fou.

Isa m’a téléphoné, mais je n’ai pas décroché : elle a laissé plusieurs messages que je n’ai pas voulu écouter, puis elle a fini par renoncer. C’est mieux comme ça ; je n’ai plus aucune place dans sa vie.

Isabelle Bélanger pour la scène, Isabelle-Henriette de Bellanger pour l’état civil. Elle est la plus jeune fille de Pierre-Louis-Marie de Bellanger, énième du nom et de Mathilde Fouquet de la Varenne. Ses deux sœurs aînées n’ont pas dérogé à la ligne de conduite familiale et elles ont toutes deux fait des mariages avec particule ; alors, allez savoir pourquoi, peut-être au départ par goût de la provocation, Isa a décidé un jour d’envoyer balader des études de droit pratiquement terminées et, dans la foulée, un fiancé titré avec lequel elle s’ennuyait mortellement, pour se consacrer aux belles lettres.

Les larmes de sa mère et les sermons paternels restèrent sans effet mais, curieusement, ses parents ne lui coupèrent pas les vivres pour autant et, à 24 ans, elle put fréquenter une école de théâtre renommée ; sa présence, sa diction et un peu de chance firent le reste. Trois ans plus tard, elle intégrait une troupe locale, modeste mais dynamique.

Notre première rencontre eut lieu lors d’une autre première : celle de la pièce où elle tenait un rôle certes court, mais déjà, il était plus qu’évident qu’elle sortait du lot. Isa avait décidé de monter sur les planches à l’époque même où je m’étais officiellement lancé dans l’écriture. Sauf qu’elle a l’étoffe pour réussir et que je n’ai plus envie de coucher une seule ligne sur le papier. Ma machine à écrire, devenue maintenant inutile, prend la poussière dans un coin du salon.

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