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Bienvenue dans mon petit monde. Je dédie ce blog à tous ceux qui, comme moi, aimeraient que tout commence par " il était une fois...". De la lecture à l'écriture, il n'y a qu'un pas, dit-on. Certes, mais il n'est pas aisé à accomplir. Et à quoi servirait d'écrire si ce n'était que pour soi ? Alors, je vous propose de venir découvrir des extraits de mes livres, mes nouvelles et mes poèmes. Humour, tragédie, Fantasy, j'espère que vous trouverez un univers qui vous correspond. Et n'hésitez pas à me laisser un petit commentaire. SOPHIE

MEROCH

MEROCH

     Le soleil dardait ses rayons brûlants sur un paysage désolé, parsemé de roches hérissées, comme surgies en une nuit des entrailles déchiquetées de la terre desséchée. Cet univers minéral, sculpté par des vents infatigables, adoptait une éclatante couleur orangée au couchant, offrant alors un spectacle unique. Mais rares étaient les témoins d’une telle magie, car s’aventurer au plus profond du désert de l’Aurel équivalait à un suicide pour tout être constitué de chair et d’eau. C’est en ces lieux que Méroch s’enfonçait délibérément depuis deux jours. Il n’avançait plus qu’en  titubant, comme s’il était ivre. Ses yeux étaient fiévreux et hagards, sa barbe hirsute, ses vêtements déchirés. Il était amaigri, assoiffé,  en proie à un délire croissant, dans lequel il puisait  la force de marcher encore et encore, jusqu’à l’issue fatale. Et contrairement à sa traversée du Sablon, l’instinct de survie ne trouvait plus d’écho en lui. La voix d’Elona ne s’éleva pas une seule fois, alors que la fin de Méroch-le-Fou n’était plus désormais qu’une question de temps. Il eut un rire sans joie, attendant la délivrance.  Sa vision se troubla, tandis que ses jambes se dérobèrent, le faisant chuter lourdement sur le sol caillouteux. Il ne se releva pas,  glissant dans les ténèbres et l’oubli.

     Ce fut dans une caverne fraîche et claire, que Méroch reprit conscience. D’abord ébloui par la lumière, il finit par distinguer des parois rocheuses autour de lui. La seule pensée, qui lui vint alors, fut qu’il se trouvait dans un tombeau.  Sa gorge était extrêmement douloureuse et il se sentait sans force ni volonté.  Il tenta néanmoins de se  redresser, en vain. Epuisé par l’effort qu’il venait de fournir,  il se rendormit. Plus tard, des bruits étouffés lui firent rouvrir les yeux. La grotte était désormais nimbée d’une ombre douce et reposante.  Une ouverture naturelle à mi-hauteur d’homme, lui faisant face et donnant sur un à-pic vertigineux, lui permit de réaliser qu’au dehors,  le soleil avait entamé son lent déclin. Il constata également qu’il était allongé sur un lit propre et confortable. Une torche avait été allumée plus loin dans un renfoncement, où quelqu’un s’activait. Soudain, une voix ténue s’exclama dans la langue de Taal :

- Ah, tu es réveillé ! Tant mieux ! Je t’ai préparé un brouet maigre. Pour l’instant, ton  estomac ne supportera que cela !

     Perdu, Méroch suivit machinalement des yeux le fin vieillard à la peau parcheminée et aux longs cheveux de neige qui s’approchait en trottinant, une écuelle fumante à la main :

Où suis-je ? murmura-t-il avec difficulté. Qui êtes-vous ?

     Sa voix était si éraillée qu’il ne la reconnut pas et il porta la main à sa gorge enflammée. Une angoisse l’étreignit, tandis qu’il se posait mentalement une troisième question : qui était-il, lui-même ? Là où auraient dû normalement se trouver ses souvenirs, il n’y avait qu’un vide abyssal et angoissant !

- En sécurité ! répondit le vieil homme, le faisant sursauter. Et je me nomme Arthus.

 

EXTRAIT DE LA LEGENDE DU NORSGAAT - LIVRE I - LA TERRE, MEROCH

(Livre disponible sur AMAZON, KOBO et aux Editions du MASQUE D'OR).

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